Histoire

Cimetière du Père Lachaise, Paris

Le Père Lachaise repose t-il au cimetière qui porte son nom ?

Le Père Lachaise repose t-il au cimetière qui porte son nom ? 850 567 Arsene

La réponse est non ! On appelle ce célèbre cimetière parisien « le Père Lachaise » car ce dernier y avait une résidence secondaire il y plusieurs siècles, mais il se nomme en réalité le cimetière de l’Est. Alors où est donc enterré le Père Lachaise ?

Un personnage important

François d’Aix de La Chaise n’était pas n’importe qui en son temps : il fut le confesseur de Louis XIV pendant 34 ans ! Lorsqu’il ne travaillait pas auprès du roi à Versailles, il résidait à Paris près de l’église Saint-Paul. Il allait aussi se reposer avec d’autres jésuites dans leur maison de campagne sur le Mont-Louis, une colline bucolique au nord-est de la capitale.

Déplacements posthumes

Lorsqu’il décède en 1709, le Père La Chaise est inhumé en l’église Saint-Paul. Sa sépulture est placée dans un caveau sous l’allée centrale de la nef, accessible par une trappe. Mais des travaux effectués un siècle plus tard révèlent que son cercueil est très endommagé… Ses restes sont alors transférés dans un ossuaire près du chœur de l’église, qui existe toujours !

La réhabilitation inattendue

Quant au Mont-Louis, il reste fréquenté par les frères jésuites jusqu’à ce qu’ils soient bannis du royaume de France à l’aube de la Révolution. Les terrains sont alors revendus, et acquis par la Ville de Paris en 1804 qui y installe son cimetière de l’Est. Très vite, les parisiens le surnommeront le Père Lachaise et c’est aujourd’hui le cimetière le plus visité au monde !


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Eglise Saint-Paul : 99 rue Saint-Antoine, 75004

Cimetière du Père Lachaise : 16 rue du Repos, 75020

Image à la UNE : Cimetière du Père Lachaise, Paris © Marx Bruxelle

A. C.

La tour Clovis dans le lycée Henri IV, Paris 5e

La tour Clovis : le monument le moins visité de Paris ?

La tour Clovis : le monument le moins visité de Paris ? 850 596 Arsene

Sa silhouette est emblématique du Quartier Latin, et pourtant, rares sont les parisiens qui ont pu y entrer… Voici l’histoire de la mystérieuse tour Clovis, qui s’élève au coeur du lycée Henri IV.

Un monument qui a survécu au temps

C’est le dernier vestige de l’ancienne église Sainte-Geneviève, la sainte patronne de Paris qui a également donné son nom à la fameuse « montagne » du 5ème arrondissement. Elle était d’ailleurs enterrée ici, aux côtés du roi Clovis et de sa femme Clotilde. L’église est détruite après la Révolution, mais son clocher du XIIe siècle est miraculeusement épargné ! Cependant, il n’est que très peu souvent ouvert à la visite : c’est donc un lieu secret et méconnu du grand public…

De chanceux élèves

En 1796, l’abbaye Sainte-Geneviève est remplacée par un établissement scolaire : l’école centrale du Panthéon. Cette dernière devient le lycée Napoléon, puis Corneille et enfin Henri IV, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il faut donc y être élève pour avoir le privilège de visiter les lieux et d’approcher l’ancien clocher… A moins d’être une star, comme la chanteuse américaine Kali Uchis qui a tourné un clip dans le cloître du lycée en septembre 2022 ! Sinon, vous pouvez toujours attendre les fameuses Journées du Patrimoine pour découvrir ce monument historique plein de cachet, avec une vue imprenable sur le Panthéon et le mythique Quartier Latin.


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Tour Clovis du lycée Henri IV
23 rue Clovis, 75005 Paris

Photo de UNE : La tour Clovis dans le lycée Henri IV, Paris 5e © Mbzt

A. C.

Image d'illustration eaux glacées

1956, l’incroyable gel de la Seine

1956, l’incroyable gel de la Seine 850 527 Arsene

En février 1956, Paris va connaître l’hiver le plus rude du XXe siècle. Dans la capitale, au compteur du 2 février 1956 : -14.7°C. De la glace se forme le long de la Seine et dans le sud de la région le fleuve est même totalement gelé. En aval de Melun, on compte 800.000 tonnes de glaces. 

Paris, février 1956, « le froid est le sujet de toutes les conversations », écrit Le Monde à l’époque. Pour la troisième année consécutive l’hiver est rude. Entre le 1er et 27 février, Paris, la France et une partie de l’Europe vont connaître le mois le plus froid du XXe siècle. Dès le début du mois, le thermomètre affiche des températures extrêmes. Au compteur du 2 février 1956 : -14.7°C

Forcément Paris s’adapte. On organise des matchs de hockey sur glace sur le lac du bois de Boulogne. Le froid perturbe la ville. Aux Halles de Paris, « on enregistre ce matin 180 tonnes seulement de fruits et légumes contre 3.000 [habituellement] » rapporte un journaliste du Monde le 15 février.

La Seine devient une attraction insolite.

Le gel et la neige ont gagné Paris et depuis quelques jours son fleuve se glace. De grosses couches de glace se forment le long du cours d’eau. La ville emblématique de ce gel : Saint-Fargeau-Ponthierry, dans le sud de la capitale. Ici, la Seine est fortement gelée. Les Essonniens s’amusent à jouer dessus. Dans les villes aux alentours, on vient voir le spectacle tandis que des hommes tentent de défaire les péniches prises dans la glace.

Fin février, la douceur inquiète. La fonte des quelque 800.000 tonnes de glace bloquées en aval de Melun pourrait causer des dégâts. À l’époque, les autorités sont rassurantes. Une crue dangereuse pourrait toucher les berges au moment du dégel que « sous certaines conditions exceptionnelles », note le préfet de la Seine.

« Dans la banlieue on trouve des alouettes rivées dans la glace par tes pattes ou par la queue », se souvient Albert Mousset, journaliste au Monde

Avant le XXe siècle, il est arrivé régulièrement que la Seine se gèle en totalité ou en partie. Certains hivers ont marqué des générations. En 1879, les Parisiens vont vivre « l’un des hivers les plus rudes de l’histoire », estime Guillaume Séchet, météorologue. Pendant 36h, la pluie tombe sur Paris. Avec 3°C au compteur, l’eau se congèle au sol. « Dans la banlieue on trouve des alouettes rivées dans la glace par tes pattes ou par la queue » se souvient Albert Mousset, journaliste au Monde.


Photo de une : Image d’illustration glace © Valery Evlakhov | Shutterstock

C.D.

L’histoire de l’extraordinaire Palais de l’Électricité

L’histoire de l’extraordinaire Palais de l’Électricité 850 611 Arsene

Lors de l’Exposition universelle de 1900, une construction va émerveiller les visiteurs. Le Palais de l’Électricité, ce sont 420 mètres de long pour 80 mètres de largeur, c’est une fontaine monumentale et un spectacle magnifique. La nuit, l’édifice brille de mille feux. Sensation garantie.

Remontons le temps. Sur la pelouse du Champs de Mars (7ème), 123 ans en arrière, au pied de la tour Eiffel, une construction va envoûter Paris, la France et le monde : le Palais de l’Électricité. Construit pour l’Exposition universelle de 1900, cet édifice est l’emblème de l’événement. Au total, 50 millions de visiteurs viennent le découvrir. À la nuit tombée, le spectacle fascine. Le Palais de l’Électricité se transforme. Les 7.000 ampoules s’embrassent. Il s’illumine et brille de mille feux. Ces soirs-là, le surnom de la Ville lumière prend tout son sens.

Un bâtiment de verre et fer, dont la façade est éblouissante. De celle-ci jaillie une immense fontaine, un château d’eau. Au sommet, le Génie de l’électricité, une statue de six mètres de haut. Le Génie est sur un char tenu par des hippogriffes. Derrière lui, une immense étoile. À l’intérieur de l’édifice, des machines électriques amusent le public. C’est l’architecte Eugène Hénard qui dirige la construction du palais. En deux ans, l’homme fait construire cet immense édifice.

Intérieur du Palais de l'Électricité

Intérieur du Palais de l’Électricité | Brooklyn Museum – Wikimedia Commons

L’électricité, un divertissement

À cette époque-là, l’électricité n’est pas une nouveauté dans le monde. Edison invente l’ampoule électrique en 1879 et trois ans plus tôt Graham Bell crée le téléphone. “Certes, en 1881, se tenait à Paris, l’Exposition Internationale d’Électricité, mais en vingt ans les améliorations […] se sont considérablement sophistiqués” note Thierry Paquot dans son ouvrage Les cahiers de médiologie. Lux – des Lumières aux lumières

Ce qui impressionne c’est l’utilisation que l’on fait de l’électricité. Elle devient un divertissement. On la présente dans toute sa splendeur. L’écrivain Paul Morand dira d’elle qu’elle est “autant que la Morphine dans les boudoirs de 1900, elle triomphe à l’Exposition ; elle naît du ciel, comme les vrais rois”. “L’Exposition de 1900 va imposer l’électricité comme symbole suprême du Progrès et de la Modernité”, analyse Thierry Paquot.


Photo de une : Vue du Champ-de-Mars en direction du Château d’eau et du Palais de l’Electricité | Library of Congress – Wikimedia Commons 

C.D.