Histoire

Restaurant dans le Passage du commerce Saint-André, Paris 6e © Catarina Belova

Ces plats que l’on ne soupçonne pas d’avoir été inventés à Paris

Ces plats que l’on ne soupçonne pas d’avoir été inventés à Paris 850 567 Arsene

Comparé à d’autres coins de France, Paris ne rime pas vraiment avec « spécialités locales ». Pourtant, plusieurs plats typiques de la gastronomie française y ont été inventés. Et parfois même lorsque leur nom ne le laisse absolument pas deviner !

Aujourd’hui, on éveille vos sens et vos papilles. Voici donc l’histoire de 3 recettes parisiennes inattendues… 

1. La sole normande

Ce plat n’a de normand que le nom, car il a bien été inventé à Paris en 1837. C’est une création de M. Langlais, le chef du restaurant le Rocher de Cancale, rue Montorgueil. Ce célèbre établissement était fréquenté par Balzac et plein d’autres écrivains ! En leur termps, Langlais y préparait effectivement une sole avec des moules, des crevettes et une sauce à la crème, qu’il qualifiera de « normande ». Elle s’inspire peut-être d’une « étuvée de poisson à la crème », originaire de Normandie, qui était préparée avec du cidre et non du vin blanc.

2. La sauce béarnaise

A la même époque, le cuisinier du Pavillon Henri IV, Jean-Louis-François Collinet, crée une sauce devenue mythique… par hasard. Il vient en effet de rater sa réduction d’échalote, qu’il rattrape avec une émulsion de jaune d’œuf. Les clients adorent le goût, et lui demandent le nom de cette sauce. Son regard se pose alors sur un buste d’Henri IV, natif de Pau la capitale du Béarn, qui décore la pièce. Il improvise ainsi le nom de sauce « béarnaise » ! Selon la légende, il aurait peut-être été aidé par son ami Alexandre Dumas pour cette création…

3. La matelote d’anguille

Ce plat est l’héritier de la soringue d’anguille, dont un parisien indique déjà la recette en 1390, dans le Ménagier de Paris ! Dans les années 1780, la matelote se popularise dans les guinguettes en bords de Seine et de Marne. Deux gourmands de l’époque nous indiquent alors qu' »une bonne matelote coûte un louis d’or ; mais c’est un manger délicieux » ! Dans ce plat original, l’anguille est préparée avec du vin rouge, des champignons de Paris, oignons grelots, bouquet garni, ail, fumet de poisson, tranches de pain, persil haché et un verre de cognac. A tester pour les curieux !

 

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Image d’illustration à la une : Restaurant dans le Passage du commerce Saint-André, Paris 6e © Catarina Belova

A. C.

La Tour d'Argent, Paris

Le repas gastronomique des français est-il né à Paris ?

Le repas gastronomique des français est-il né à Paris ? 1500 844 Arsene

Depuis 2010, le « repas gastronomique des Français » est reconnu comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Et ce fameux rite serait en partie né dans les restaurants parisiens ! Voici donc son histoire.

Les Gaulois avaient déjà l’art du festin et aimaient se réunir autour d’une bonne table. Cependant, le Moyen-Âge marque vraiment le début de notre culture de la gastronomie. Les plats deviennent plus raffinés, jusqu’à la Renaissance, où l’art de la table naît avec l’arrivée de la fourchette. Cette dernière est d’ailleurs présentée pour la première fois à Paris, dans un restaurant qui existe toujours

Les premiers restaurants parisiens

En 1582, M. Rourteau ouvre une élégante auberge en bord de Seine pour accueiller les seigneurs du roi. C’est donc naturellement dans cette Hostellerie de la Tour d’Argent qu’apparaîssent les fourchettes, puis les tasses à café. Le café, en revanche, sera servi pour la première fois au Procope, fondé en 1686 dans le quartier voisin. Le premier restaurant moderne, comme nous le connaissons aujourd’hui, voit le jour en 1765 près du Louvre. Son créateur, Mathurin Roze de Chantoiseau, propose plusieurs nouveautés. Notamment, des tables individuelles et des plats à choisir à la carte sur un menu. Sur sa devanture, on peut lire : “Venez à moi, ceux dont l’estomac souffre, et je vous restaurerai”. Le mot “restaurant” était né !

Restaurant le Grand Véfour au Palais Royal, Paris © Zairon

Restaurant le Grand Véfour au Palais Royal, Paris © Zairon

Le menu des français

Au XVIIIe siècle, le mot restaurant désigne encore plutôt le plat, généralement un bouillon, que le lieu. Les restaurants appelés « bouillons » sont d’ailleurs ensuite inventés à Paris dans les années 1850, par le boucher Pierre-Louis Duval. Leurs prix fixes et peu chers permettent à tous de pouvoir manger dehors. On peut ainsi y déguster le fameux repas gastronomique des français qui respecte une forme bien définie. Il commence par un apéritif, une entrée, un plat de poisson ou de la viande avec des légumes, du fromage, un dessert et se termine par un digestif. Bon appétit !

le train bleu grande salle copie

La Grande Salle du restaurant le Train Bleu © Le Train Bleu

Image d’illustration à la une : Le restaurant La Tour d’Argent © Thomas Renaut

A. C.

La grève des midinettes devant la Bourse du Travail, Agence Meurisse © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Qui étaient les fameuses « midinettes » parisiennes ?

Qui étaient les fameuses « midinettes » parisiennes ? 850 575 Arsene

Le terme de « midinette » évoque aujourd’hui une fille un peu légère, voire superficielle. Pourtant, les midinettes parisiennes étaient autrefois des ouvrières engagées, qui ont marqué leur temps ! On vous raconte leur passionnante histoire.

Le nom de « midinettes » est né à Paris à la fin du XIXe siècle, pour désigner les travailleuses des ateliers de couture. Comme elles avaient peu de temps le midi, et étaient mal payées, elles déjeunaient sur le pouce, faisant une simple dinette. Ces ouvrières se retrouvaient, souvent dans un square, et profitaient aussi de leur pause pour parler de leur condition sociale

Midinettes déjeunant sur un banc, Agence Mondial © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Midinettes déjeunant sur un banc, Agence Mondial © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Des pionnières

En 1903, les midinettes participent à la toute première course à pied féminine. En effet, contrairement aux « femmes du monde », elles ont l’habitude de se déplacer à pied dans la capitale. Elles sont ainsi plusieurs milliers de participantes à parcourir les 12 km qui séparent les Tuileries de Nanterre. La grande gagnante est Jeanne Cheminel, qui le fait en moins d’une heure et demie ! Les midinettes inspirent aussi le réalisateur Louis Feuillade, qui nomme l’un de ses films « Le roman de Midinette ». Quelques années plus tard, un journal illustré nommé Midinette est également créé pour un public jeune et féminin.

Course des midinettes Paris-Nanterre, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Course des midinettes Paris-Nanterre, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Une victoire ouvrière

En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, les midinettes font grève car elles sont exploitées « pour l’effort de guerre ». Elles entraînent ainsi des milliers d’ouvrières dans la rue. Après deux semaines de contestation, elles obtiennent enfin un demi-jour de repos payé en plus (le samedi après-midi) ! Comme l’écrit alors Ouest-Eclair : « C’est incontestablement une victoire du féminismeC’est surtout une victoire ouvrière. Lorsque les travailleuses de France auront toutes obtenu la semaine anglaise (ndlr : travail du lundi au samedi midi) elles se souviendront que c’est à la grève de la couture parisienne qu’elles devront cet avantage ».

Grève des midinettes, Paris, 1917, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Grève des midinettes, Paris, 1917, Agence Rol © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Image d’illustration à la une : La grève des midinettes devant la Bourse du Travail, Agence Meurisse © Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

A. C.

Rue Royale, Paris © Jebulon

Le détail que personne ne remarque dans la rue Royale à Paris

Le détail que personne ne remarque dans la rue Royale à Paris 850 582 Arsene

La rue Royale est cette splendide artère qui relie l’église de la Madeleine à la place de la Concorde. Le regard est tant attiré par la belle perspective qu’elle offre, que peu de passants remarquent le détail inédit qu’elle conserve… En effet, il s’agit d’un appel à la mobilisation générale de la Première guerre mondiale !

Il faut aller au n°1 de la rue Royale pour apercevoir ce trésor de l’histoire. Là, on découvre une affiche de 1914, appelant les parisiens à se mobiliser pour la guerre. Le 1er août de cette année là, tous les français étant soumis aux obligations militaires sont effectivement appelés à prendre les armes et l’uniforme. Cette annonce est donc relayée par les maires dans la capitale, comme ici, celui du 8e arrondissement. Celle-ci est ainsi la toute dernière de ces affiches encore en place à Paris ! 

Appel à la mobilisation générale en 1914 © Guilhem Vellut

Appel à la mobilisation générale en 1914 © Guilhem Vellut

L’affiche avait pourtant été oubliée, jusqu’à ce qu’un passant la remarque en 1919. Comme un devoir de mémoire, il décide alors de la faire protéger par une vitre. La couleur choisie pour le cadre n’est cependant pas anodine… Il s’agit du même bleu que les uniformes des soldats français de l’époque ! Malheureusement, la protection n’a pas suffit, et l’originale a dû être remplacée par une copie dans les années 1970. C’est tout de même un souvenir historique, qui a été laissé là, sans doute, pour ne jamais oublier…

Poilus défilant rue Royale en 1916 © vasse nicolas antoine

Poilus défilant rue Royale en 1916 © vasse nicolas antoine

Image d’illustration à la une : Rue Royale, Paris © Jebulon

A. C.

Rue Royale, Paris © Jebulon

Le détail que personne ne remarque dans la rue Royale à Paris

Le détail que personne ne remarque dans la rue Royale à Paris 850 582 Arsene

La rue Royale est cette splendide artère qui relie l’église de la Madeleine à la place de la Concorde. Le regard est tant attiré par la belle perspective qu’elle offre, que peu de passants remarquent le détail inédit qu’elle conserve… En effet, il s’agit d’un appel à la mobilisation générale de la Première guerre mondiale !

Il faut aller au n°1 de la rue Royale pour apercevoir ce trésor de l’histoire. Là, on découvre une affiche de 1914, appelant les parisiens à se mobiliser pour la guerre. Le 1er août de cette année là, tous les français étant soumis aux obligations militaires sont effectivement appelés à prendre les armes et l’uniforme. Cette annonce est donc relayée par les maires dans la capitale, comme ici, celui du 8e arrondissement. Celle-ci est ainsi la toute dernière de ces affiches encore en place à Paris ! 

Appel à la mobilisation générale en 1914 © Guilhem Vellut

Appel à la mobilisation générale en 1914 © Guilhem Vellut

L’affiche avait pourtant été oubliée, jusqu’à ce qu’un passant la remarque en 1919. Comme un devoir de mémoire, il décide alors de la faire protéger par une vitre. La couleur choisie pour le cadre n’est cependant pas anodine… Il s’agit du même bleu que les uniformes des soldats français de l’époque ! Malheureusement, la protection n’a pas suffit, et l’originale a dû être remplacée par une copie dans les années 1970. C’est tout de même un souvenir historique, qui a été laissé là, sans doute, pour ne jamais oublier…

Poilus défilant rue Royale en 1916 © vasse nicolas antoine

Poilus défilant rue Royale en 1916 © vasse nicolas antoine

Image d’illustration à la une : Rue Royale, Paris © Jebulon

A. C.

Vue sur le boulevard Haussmann de nuit © Fujjii

La petite histoire du boulevard Haussmann

La petite histoire du boulevard Haussmann 850 567 Arsene

Cet immense boulevard de plus de 2,5 km est l’une des principales artères parisiennes. Il porte le nom du célèbre baron Haussmann, qui a transformé Paris. Il est aujourd’hui connu pour les sièges des banques qu’il accueille, et les Grands Magasins qu’il longe. Cependant, le boulevard Haussmann a aussi des anecdotes plus inattendues, et méconnues, à nous raconter !

Cette voie devait être La plus belle par son étendue, la plus riche par ses constructions, la plus centrale par sa position, la plus indispensable par son parcours », selon un architecte contemporain du baron Haussmann. Toutefois, plus de 10 ans après le début de sa construction, elle n’est toujours pas terminée et commence à faire polémique…

Une construction chaotique

Le boulevard Haussmann est commencé en 1857, mais il n’est inauguré qu’en 1927. Les parisiens l’ont donc attendu pendant 70 ans ! En effet, il devait relier les Grands Boulevards à l’Arc de triomphe« c’est-à-dire le Paris de l’intelligence au Paris de la gloire” comme on pouvait le lire dans Le Figaro de l’époque. Mais entre temps, la guerre de 1870 et la Première guerre mondiale ont suspendu les coups de pioche. De plus, le baron Haussmann a réveillé une certaine colère populaire… En effet, ses chantiers permanents, les expropriations liées à ses travaux, et des rumeurs sur son enrichissement personnel, font rage. Il est vrai qu’en à peine 18 ans, il a donné un nouveau visage à la capitale : rues, jardins, règles architecturales, places, bois, ponts… Tout y est passé. Il a même fait raser la maison dans laquelle il est né, à l’angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ! Cette transformation a aussi eu un coût considérable : 510 millions de francs-or, soit plus de 25 milliards d’euros actuels. Ces dépenses se sont bien sûr répercutées sur les loyers et ont pesé sur les plus pauvres. Haussmann verra donc son nom attribué au boulevard, mais pas la fin des travaux car il décède en 1891.

 

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Des habitants célèbres

Le boulevard Haussmann a également été l’adresse de plusieurs personnalités parisiennes. C’est le cas du peintre Gustave Caillebotte (au n°31) : certaines de ses toiles impressionnistes reprennent d’ailleurs la vue de son balcon. On le retrouve par exemple dans L’Homme au balcon (1880) ou encore Un balcon à Paris (1881). Au n°102, Marcel Proust a écrit À la recherche du temps perdu. Cependant, il n’aimait pas vraiment cet appartement… Apparemment, le pollen des marronniers devant sa fenêtre lui donnait des crises d’asthme, et le boulevard était trop bruyant. En 1910, il a même fait poser des plaques de liège sur les murs de sa chambre pour être plus au calme ! Le boulevard Haussmann est désormais un passage obligatoire pour les touristes, qui viennent faire du shopping au Printemps et aux Galeries Lafayette. Il accueille actuellement une très jolie exposition en plein air à ne pas louper !

 

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Image d’illustration à la une : Vue sur le boulevard Haussmann de nuit © Fujjii

A. C.

Vue sur le boulevard Haussmann de nuit © Fujjii

La petite histoire du boulevard Haussmann

La petite histoire du boulevard Haussmann 850 567 Arsene

Cet immense boulevard de plus de 2,5 km est l’une des principales artères parisiennes. Il porte le nom du célèbre baron Haussmann, qui a transformé Paris. Il est aujourd’hui connu pour les sièges des banques qu’il accueille, et les Grands Magasins qu’il longe. Cependant, le boulevard Haussmann a aussi des anecdotes plus inattendues, et méconnues, à nous raconter !

Cette voie devait être La plus belle par son étendue, la plus riche par ses constructions, la plus centrale par sa position, la plus indispensable par son parcours », selon un architecte contemporain du baron Haussmann. Toutefois, plus de 10 ans après le début de sa construction, elle n’est toujours pas terminée et commence à faire polémique…

Une construction chaotique

Le boulevard Haussmann est commencé en 1857, mais il n’est inauguré qu’en 1927. Les parisiens l’ont donc attendu pendant 70 ans ! En effet, il devait relier les Grands Boulevards à l’Arc de triomphe« c’est-à-dire le Paris de l’intelligence au Paris de la gloire” comme on pouvait le lire dans Le Figaro de l’époque. Mais entre temps, la guerre de 1870 et la Première guerre mondiale ont suspendu les coups de pioche. De plus, le baron Haussmann a réveillé une certaine colère populaire… En effet, ses chantiers permanents, les expropriations liées à ses travaux, et des rumeurs sur son enrichissement personnel, font rage. Il est vrai qu’en à peine 18 ans, il a donné un nouveau visage à la capitale : rues, jardins, règles architecturales, places, bois, ponts… Tout y est passé. Il a même fait raser la maison dans laquelle il est né, à l’angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ! Cette transformation a aussi eu un coût considérable : 510 millions de francs-or, soit plus de 25 milliards d’euros actuels. Ces dépenses se sont bien sûr répercutées sur les loyers et ont pesé sur les plus pauvres. Haussmann verra donc son nom attribué au boulevard, mais pas la fin des travaux car il décède en 1891.

 

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Des habitants célèbres

Le boulevard Haussmann a également été l’adresse de plusieurs personnalités parisiennes. C’est le cas du peintre Gustave Caillebotte (au n°31) : certaines de ses toiles impressionnistes reprennent d’ailleurs la vue de son balcon. On le retrouve par exemple dans L’Homme au balcon (1880) ou encore Un balcon à Paris (1881). Au n°102, Marcel Proust a écrit À la recherche du temps perdu. Cependant, il n’aimait pas vraiment cet appartement… Apparemment, le pollen des marronniers devant sa fenêtre lui donnait des crises d’asthme, et le boulevard était trop bruyant. En 1910, il a même fait poser des plaques de liège sur les murs de sa chambre pour être plus au calme ! Le boulevard Haussmann est désormais un passage obligatoire pour les touristes, qui viennent faire du shopping au Printemps et aux Galeries Lafayette. Il accueille actuellement une très jolie exposition en plein air à ne pas louper !

 

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A. C.

L'église de la Madeleine à Paris © Par Richie Chan

5 anecdotes insolites sur l’église de la Madeleine de Paris

5 anecdotes insolites sur l’église de la Madeleine de Paris 800 497 Arsene

A Paris, le nom de l’église de la Madeleine est connu de tous. En revanche, peu nombreux sont les parisiens qui l’ont visitée et connaissent son histoire… Voici donc notre top 5 des anecdotes insolites sur ce monument emblématique de la capitale !

Il aura fallu près de 80 ans pour construire ce gigantesque édifice aux allures de Parthénon. En effet, depuis la pose de sa première pierre en 1763, le chantier a connu la mort de son architecte, la Révolution Française… Ainsi que plein d’autres contretemps, qui font de cette église de la Madeleine un monument vraiment à part.

1. Elle n’a pas de clocher

Les passants sont toujours intrigués par son architecture gréco-romaine, et son absence de clocher, comme de croix. Cela s’explique car l’église de la Madeleine a été commencée sous Louis XV, mais terminée sous Napoléon Ier pour rendre hommage aux soldats de sa Grande Armée. Sauf que c’est finalement l’Arc de Triomphe qui fut dédié à ce projet : la Madeleine sera donc rendue au culte catholique, mais en gardant son style de temple laïc.

2. Elle a influencé de style de l’Assemblée Nationale

Pour créer un bel effet de symétrie, l’empereur décida d’ailleurs de modifier l’architecture de l’Assemblée Nationale, de l’autre côté de la Seine. Il fit ainsi construire une colonnade devant le Palais Bourbon en 1806. Grâce à cela, aujourd’hui, la perspective depuis les marches de la Madeleine est superbe !

3. Elle abrite une représentation de Napoléon

L’église de la Madeleine est la seule où l’on peut voir l’empereur entouré de figures importantes du christianisme. Au-dessus de l’autel, dans la demi-coupole, on le voit effectivement aux côtés du Christ sur une fresque de Jules Ziegler. Dessus, Napoléon porte un manteau orné d’abeilles d’or, et l’évêque de Gênes lui remet le texte du Concordat.

4. C’est l’église des stars

L’église de la Madeleine a accueilli les funérailles de plusieurs célébrités. Parmi elles, on compte Frédéric Chopin, Edith Piaf, Josephine Baker, Charles Trenet… Et bien sûr Johnny Hallyday.

5. Elle cache un restaurant

Déjà au Second Empire, la paroisse de la Madeleine accueillait les ouvrières modestes du quartier (les fameuses « midinettes« ). Elle leur permettait de faire réchauffer leur gamelle sur les poêles à charbon de l’église. En 1969, l’association du Foyer de la Madeleine voit le jour, pour servir à manger aux personnes démunies. Désormais, un chef cuisinier accompagné de 4 salariés et de nombreux bénévoles, préparent jusqu’à 100 repas par jour à prix réduit. Le restaurant est ouvert à tous, du lundi au vendredi de 11h45 à 13h45. Il propose un menu à 13,50 € (entrée + plat + dessert) pour les adhérents (adhésion 10€ par an). C’est un lieu vraiment insolite, situé dans la cave voûtée de l’église !

Image d’illustration à la une : L’église de la Madeleine à Paris © Par Richie Chan

A. C.

cathedrale notre dame paris reconstruction

L’incendie de Notre-Dame de Paris a permis de révéler un secret extraordinaire

L’incendie de Notre-Dame de Paris a permis de révéler un secret extraordinaire 800 497 Arsene

Des chercheurs parisiens ont découvert un secret primordial dans la construction de la cathédrale. Dès le début du chantier Notre-Dame de Paris, en 1163, on utilisait du fer, massivement. Une découverte étonnante. Vivre Paris vous explique pourquoi.

Il y a quatre ans, une partie de Notre-Dame partait en fumée. Un épisode qui a marqué la capitale mais qui a permis de révéler quelques secrets sur l’édifice. En 2022, on découvrait un sarcophage enfoui à vingt mètres sous la cathédrale. Mi-mars 2023, des chercheurs ont révélé avoir découvert que Notre-Dame de Paris est « la première cathédrale gothique à avoir utilisé du fer massivement lors de sa construction ».

Les agrafes en fer utilisées lors du chantier de Notre-Dame de Paris | Agrafes en fer : a. sur des murs supérieurs. b. à l’intérieur des colonnes monolithiques de la nef (vue de l’agrafe en rouge). c. dans les tribunes du chœur. © 2023 L’Héritier et al

C’est étonnant. Car l’utilisation du fer lors du chantier de Notre-Dame « était connue, détaille les scientifiques dans le journal Plos One. Mais l’ajout de ce métal [dans un tel édifice] était considéré comme une caractéristique de restauration tardive (généralement du XIXe siècle). » Avant Notre-Dame, la plus vieille utilisation du fer découverte était sur la cathédrale de Soissons, bâtie à la fin du XIIe siècle.

Pourtant, il y a plus de 800 ans, les maîtres-maçons ont utilisé des agrafes en fer pour souder des pierres entre elles. L’équipe de chercheurs a pu en étudier douze provenant des tribunes, de la nef ou encore des murs supérieurs.

Les agrafes en fer utilisées lors du chantier de Notre-Dame de Paris vue de près

Les agrafes en fer utilisées lors du chantier de Notre-Dame de Paris vue de près | La ligne rouge indique le lieu d’échantillonnage © 2023 L’Héritier et al

2023, grand année pour Notre-Dame

Au lendemain de l’incendie, le président de la République, Emmanuel Macron, présentait sa volonté de rebâtir la cathédrale « d’ici cinq années », soit 2024. Un défi de taille, une course contre-la-montre qui fera de 2023 une année décisive. Au cours des prochains mois, les constructions vont grimper dans les airs : la flèche devrait enfin sortir de terre.


+ D’INFOS

Consulter l’étude sur le journal Plos One
Suivre la restauration de la Cathédrale Notre-Dame de Paris

Photo de une : cathédrale Notre-Dame de Paris ©milosk50

C.D.

La Grande Galerie de l'Evolution à Paris © Joe deSousa

La Grande Galerie de l’Évolution de Paris abrite des trésors des rois de France

La Grande Galerie de l’Évolution de Paris abrite des trésors des rois de France 850 568 Arsene

La Grande Galerie de l’Évolution est une partie du superbe Muséum d’histoire naturelle de Paris. Elle abrite des milliers d’animaux naturalisés, qui permettent de comprendre l’évolution des espèces et la diversité du monde vivant. Parmi eux, certains ont appartenu aux rois de France : on vous emmène les découvrir !

Ce lieu insolite, installé sous une immense verrière, est vraiment à voir. Chaque animal nous raconte une histoire, qui est parfois tragique… C’est le cas par exemple pour ces spécimens qui ont été capturés il y a plusieurs siècles.

1. Le rhinocéros de Louis XV

C’est l’un des plus vieux spécimens de la Grande Galerie. Il s’agit en effet d’un cadeau du Gouverneur de Chandernagor (en Inde) au roi Louis XV. Le rhinocéros arrive à la ménagerie de Versailles en 1770, mais il est assez agressif : il tue deux personnes qui ont voulu s’en approcher ! Pendant la Révolution, l’animal est déplacé à la ménagerie du jardin des Plantes mais il ne supporte pas le transfert… et décède alors en chemin. Pour le voir, rendez-vous au niveau 3, « L’évolution de la vie », dans l’espace historique.

 

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2. Le couagga de Louis XVI

Cet étonnant zèbre a été le colocataire du rhinocéros. Il est capturé en 1784, et ramené à la ménagerie de Versailles par un capitaine revenant des Indes. Cette espèce fut intensivement chassée pour sa peau et sa viande par les colons européens, et a donc disparu depuis le XIXe siècle… Celui-ci est ainsi l’un de ses seuls représentants ! Il est au niveau 2, L’Homme, facteur d’évolution », dans la salle des espèces menacées et disparues.

 

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3. Le narval du duc d’Orléans

Le narval est un mammifère marin du grand Nord, surnommé la « licorne de mer« . En effet, il est caractérisé par sa longue défense, qui a longtemps été considérée comme magique ! C’est pourquoi il était chassé avec acharnement sur les côtes du Groenland et d’Islande. Ce spécimen a été ramené d’une des expéditions arctiques du duc d’Orléans, l’arrière-petit-fils de Louis-Philippe. La naturalisation des cétacés étant compliquée (à cause de leur peau très grasse, il s’agit d’un moulage en plâtre de l’original. Il se situe au niveau 0, « Diversité du vivant – Milieux marins », dans un espace qui lui est consacré. Une éléphante et une tigresse sont aussi issues de la collection du duc d’Orléans, au niveau 1, dans l’espace consacré à la taxidermie.

Image d’illustration à la une : La Grande Galerie de l’Evolution à Paris © Joe deSousa

A. C.